Nous l’appellerons Soul Man pour diverses raisons. Abordé dans un bar d’une manière qu’il qualifiera plus tard de « subtile », il m’a donné des heures de conversations alambiquées à tendance philosophique, dans le bar d’abord, puis chez moi. Soul Man est un homme qui pense avant de parler. Ses silences ont un sens, ils donnent du poids à ses phrases qui tombent comme des déclarations solennelles de sentiments enfouis depuis très longtemps, comme s’il se confiait pour la première fois à quelqu’un.
Nous nous intriguons mutuellement, la curiosité se transforme vite en tension sexuelle, en désir incontrôlable. Il est immense, très bien fait et sa peau me rend folle. Mais ce soir là, point de sexe pour des raisons évidentes de place déjà prise par mon ami Tampax. Soul Man comprend et n’insiste même pas, alors nous parlons encore et encore jusqu’à sombrer dans un coma profond, en parfaite osmose intellectuelle. Le lendemain, il part en prenant mon numéro et me disant qu’il voulait absolument me revoir.