dimanche 4 septembre 2011

Et Bing le Buffalo

Quel mois d’août complètement fou… L’année dernière, je m’ennuyais ferme au mois d’août, mais cette année j’ai pris les devants, j’ai tout fait pour ne pas m’emmerder. J’en ai même certainement fait un peu trop.

Je rentre tout juste d’une semaine d’entretiens à Londres, qui sera ma prochaine destination. Il est encore trop tôt pour dire quand exactement, mais c’est une question de semaines. Je pourrais présenter ça de la façon suivante : fini le soleil, bonjour la pluie. Mais d’un naturel positif, j’ai préfère dire bonjour chaussures, bonjour offre musicale de qualité, bonjour travail où les gens travaillent. Mais ce n’est pas le sujet de ce post. La vraie bonne nouvelle, c’est que je vais enfin habiter dans la même ville que Manon. Et loin de se contenter de m’héberger à chaque fois que l’envie me prend de visiter la ville dans laquelle elle se trouve, elle fournit aussi du potin de qualité et les moyens pour en obtenir des nouveaux.


C’était le cas il y a quelques mois, lors d’un passage à Paris. Manon, Mathilde et moi décidons de sortir boire un verre. Mathilde nous abandonne assez tôt et Manon et moi, chaudes comme des baraques à frites, le corps réclamant à grands cris des rythmes endiablés, nous dirigeons vers un lieu où les gens boivent et dansent. A peine arrivées : bingo. Un super DJ que je n’avais jamais réussi à voir à Superville pour la simple et bonne raison qu’il n’y met jamais les pieds parce que les gens ne savent pas qui il est. « Je crois que c’est exactement ce dont on avait besoin » me dit Manon.

Nous avons dansé au milieu de la foule sans trop nous préoccuper des gens autour. Je n’ai tout de même pas tardé à remarquer un grand mec plutôt pas mal vêtu d’une chemise de bûcheron me regarder avec insistance tout en dansant lui aussi. Je me suis dit : « Tiens, un mec qui a les couilles de me faire voir que je l’intéresse, il ne doit pas être français » (oui, je l’ai dit… Fallait que ça sorte…). Mais la nuit est jeune, nous nous en occuperons plus tard. C’est l’heure de la pause en salle fumeur.

Aaaah, la salle fumeur des boîtes de nuit. L’impression de fumer un paquet entier rien qu’en passant la porte, l’inimitable sensation qu’un demie clope suffira a vous filer la gerbe, la faune présente, le volume des conversations… J’adore ces voyages au cœur des accros, il s’y passe toujours quelque chose d’intéressant. Et ça n’a pas loupé : en trois secondes, Manon se fait aborder par un mec lambda qui lui présente tous ses potes, dont sublime métisse que nous appellerons Buffalo (cherchez pas…). Ca glousse, ça papote, les pions sont placés. Sortons de cette odeur de clope, allons respirer de la sueur et des vapeurs d’alcool, c’est beaucoup mieux. Nous dansons près de mon bûcheron qui finit par me parler. Je glousse, j’adore : on n’a pas souvent les couilles de s’approcher de moi. Bing (surtout, cherchez pas non plus) est en vacances à Paris avec sa sœur avant de commencer un nouveau boulot. Il est tellement charmant que je commence à regretter d’avoir accepté de voir mon cousin le lendemain à 12h.
Vers 4h30, il faut prendre une décision. Manon et moi faisons un point :

« Bing me propose d’aller à son hôtel mais c’est à l’opposé de chez toi. Je n’ai pas de liquide pour mes lentilles et je peux pas aller voir mon cousin sans. En plus, faudrait que je me change quand même, je fouette.
- Buffalo vient de se barrer dans un autre bar pour voir un pote, il m’a dit de le rejoindre.
- T’as son numéro ?
- Oui mais j’ai plus de batterie. Tu fais quoi toi, tu vas à l’hôtel avec Bing ?
- Il me propose de prendre une chambre et c’est très tentant mais franchement il faut que je dorme chez toi sinon je devrai me taper un walk of shame d’une heure à 8h du mat pour repartir dans l’autre direction pour aller voir mon cousin. Aaaaah, putain de logistique !
- Ecoute, rentre chez moi avec Bing, moi je reste avec sa sœur, on va courser Buffalo.
- Tu crois ?
- Oui, en plus chez moi y’a des portes, donc si je rentre je n’entendrai rien. Si tu fermes la porte, bien sûr…
- Ok, prends mon portable perso, je garde celui du boulot. Je veux que tu me tiennes au courant de tes moindres faits et gestes ok ?
- Ca marche.
- T’as des capotes ?
- Oui, t’inquiète… »

Bing et sa sœur attendaient sagement la décision finale. Je choppe Bing et le fous dans un taxi, direction l’appart de Manon. De son côté, elle embarque la sœur de Bing, direction le bar où Buffalo l’attend.

Nous arrivons chez Manon vers 5h, et c’est là que je m’en suis souvenue : mes poils… Mon rasage de jambes est très approximatif, ça ne va pas aider la réputation des françaises. En plus ça jure quand même terriblement avec les sous-vêtements coordonnés. Il rit et dit « Tout est parfait, tu es parfaite, ne t’inquiète pas ». Tu m’étonnes, le mec il vient passer 5 jours à Paris et il se fait ramener par une française trop bonasse, c’est plutôt une bonne affaire. Bon plan pour moi aussi puisque Bing a la carrure et la virilité d’un bûcheron et les muscles d’un mannequin de pub pour sous-vêtements. Son style chaloupé tout à fait unique alterné avec des moments forts et méchants m’a fait passé quelques heures très agréables… A 8h, nous arrêtons les frais et nous écroulons chacun d’un côté du lit, ravis de cette rencontre imprévue. Jusqu’à ce qu’il se mette à ronfler, mais bon… C’est un bûcheron…

8h34, message de Manon : « Je dors chez Buffalo ».

8h36, message à Manon : « Good job ! Tu me raconteras ! »

Le réveil fut difficile : 10h30, la tête dans le cul et les yeux collés, je le mets à la porte. C’est agréable de croiser quelqu’un comme Bing qui sait quand s’en aller. Une douche rapide et je pars en courant rejoindre mon cousin. Sur le chemin, j’envoie un message à Bing m’excusant de l’avoir mis à la porte aussi peu élégamment et le remerciant pour cette nuit fort divertissante. Dans la foulée j’en envoie un à Manon : « Je pars voir mon cousin, je devrais pas rentrer plus tard que 13h30. Je pense que toi non plus de toute façon… Bisous ! »

12h, le cousin n’a que très peu de temps, à peine un café. Ca tombe bien, mon cerveau est en miettes. Sur le chemin du retour, j’envoie un message à Manon disant que je passais prendre le café chez ma sœur qui habite dans la même rue qu’elle. Il faut que je reste dans les parages pour lui ouvrir la porte vu que j’ai les clés. A 15h, nous nous retrouvons enfin et explosons de rire en voyant nos têtes… Bing m’envoie un message confirmant qu’il avait lui aussi passé une bonne soirée et que l’élégance française était restée intacte.

Pendant ma semaine à Londres, Manon m’a demandé si je me souvenais de cette soirée.

« Bien sûr, c’était magique !
- J’espère qu’il y en aura d’autres ! »


J’en suis plus que persuadée. Watch out London, on arrive…

6 commentaires:

  1. London t'attend!! et hâte de voir tes prochains posts sur les londoniens!

    Manon

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  2. Il y a de fortes chances que tu les croises dans ta cuisine avant de les croiser sur le blog...

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  3. Bravo pour la digne représentation de la France ! Merci Sunday !

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  4. MWahahaa!
    Que d'aventures!
    Ca me donne méchamment envie de passer une soirée en ta compagnie ;)

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  5. COME BACK!! come back ! come back! we miss your posts.

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  6. Perdu à Londres ou bien ???

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