samedi 2 octobre 2010

Une relation saine - S01E01 - Pilote

Fin des années 90, une boum dans un garage. On y voit des jeunes au style vestimentaire et capillaire douteux vautrés sur des canapés pourris. Certains s’embrassent, d’autres mangent les dernières chips disponibles.

[SUNDAY, VOIX OFF]

Quand j’avais 14 ans, tout était clair dans ma tête. Quand tu embrasses un mec, c’est que tu « sors » avec lui. C’est extrêmement pratique comme expression, et ça fait moins vulgaire que « rouler des pelles » ou moins culcul qu’ « embrasser ». Cette commodité dans l’expression nous permettait de « sortir » avec quelqu’un pendant 2 heures, ou 2 jours. Genre « Ouais, chuis sortie avec Thomas à la soirée d’anniv de Luc, c’était trop bien mais je lui ai dit que je voulais pas gâcher notre amitié, tu vois, alors on a cassé ». Casser, c’est drôle aussi. L’expression, j’entends. Et casser au bout de 2 heures, pour moi, c’était juste anticiper un largage inévitable d’une Sunday plate au profit d’une Mylène déjà formée.

A cette époque, rester un mois avec quelqu’un, c’était hyper long, genre on se connaissait à fond quoi, jusqu’au moindre pustule purulent du cou de notre partenaire qui lui-même avait choppé la technique pour nous embrasser goulument sans se couper la langue sur notre appareil dentaire.


La salle de bain, occupée par 5 filles et leurs appareils dentaires.

A cet âge là, les soirées se terminaient à 23h, et les parents venaient nous chercher. A 22h45, il y avait donc la queue dans la salle de bain pour se recoiffer afin que Papa ne se rende pas trop compte que Thomas avait eu sa langue dans ma bouche et sa main dans mes cheveux pendant les 2 heures qu’avait duré notre histoire d’amour. Main dans les cheveux, oui, parce que toucher les seins c’était juste pas possible parce que d’abord, j’en avais pas, et ensuite parce que « je ne suis pas une fille facile ».

Les années ont passé et nous avons grandi avec le concept qu’une relation saine commence par une pelle bien sentie en soirée. A 18 ans, coucher le premier soir n’était pas un automatisme, il fallait donc faire ça dans les règles. Influence d’une petite ville de province et d’une éducation dans le privé peut-être… On commençait par se rouler des pelles, puis se tripoter, puis « dormir » ensemble, et enfin on couchait. Mon premier mec a dû attendre un mois et des patates. C’est hyper long, un mois et des patates. Et depuis ce jour là, tout est flou. Je ne sais pas à quel moment j’ai commencé à considérer le sexe comme la base et la conversation comme secondaire. De là vient mon problème avec JMLF.

Retour à 2010. Sunday fait la fête avec ses collègues Cindy, Carolyne et Kimberley. Un peu plus loin, La Nouvelle, son mec et un ami : JMLF. Sunday discute avec JMLF. Il lui plaît et l’attirance à l’air réciproque. Le facteur « JMLF est un ami de La Nouvelle » refroidit un peu Sunday.

[JMLF] : Je vais y aller là…
[Sunday] feignant l’indifférence : Ok…
[JMLF] : On se revoit bientôt ?
[Sunday] : Ah ben… Ok !
[JMLF] : Tu veux qu’on s’échange les numéros ?
[Sunday] : Ca serait pratique oui…
[JMLF] : Vas-y, note: 06 blablablabla. Fais-moi un appel en absence.
[Sunday] : Voilà. Oui, Sunday, avec un Y à la fin. Attends, j’enregistre le tien.
[JMLF] : …
[Sunday] : Tain, j’y arrive pas…
[JMLF] pensant que Sunday est ou une gourdasse, ou très bourrée, ou les deux : Bon, laisse tomber, je t’enverrai un texto.

JMLF s’en va avec panache, Sunday pense qu’il est vraiment temps qu’elle apprenne à maîtriser son portable.

[Kimberley] : OMG Sunday ! Il a pris ton numéro !
[Carolyne] : Enfin du gossip frais !
[Sunday] : Tu sous-entends quoi là ? Que dernièrement je recycle beaucoup ?
[Carolyne] : C’est pas le cas ?
[Sunday] : Touché…

Plus tard, dans la soirée, Sunday regarde son portable et y voit un nouveau message.


De JMLF a Sunday
Salut, c’est [JMLF, son nom super long et moche]. Voilà, tu pourras enregistrer mon numéro dès que tu auras compris comment ça marche ;)


[Sunday] vomissant intérieurement : Tain, un smiley…

Plan sur le portable de Sunday qui écrit à la vitesse de l’éclair en fin de course, rapport à ses lentilles qui la font loucher.

De Sunday a JMLF
Ca y est, j’ai réussi, j’ai maintenant un [son nom super long et moche] dans mon répertoire. T’as pas un diminutif ?


Très vite, une réponse.


De JMLF a Sunday
JM ou « Hey, toi ! » :D


Sunday rit, elle est ravie de constater que JMLF en plus d’avoir les couilles de demander un numéro, est drôle même s’il utilise des smiley dans ses textos.

Que va-t-il se passer entre Sunday et JMLF ? Sunday est-elle vraiment consciente qu’elle va devoir passer par la phase date ?

4 commentaires:

  1. ah nooooooooon, pas une relation saine?!!!

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  2. Ne t'inquiète pas, lecteur anonyme, il ne s'agit que du titre du sitcom. Mais les Desperate Housewifes ne sont pas si désespérées que ça et Ugly Betty n'était en fin de compte pas si moche.

    C'est un titre indicatif, va y avoir du drama, je le sens. Et du sexe aussi, sinon c'est pas drôle.

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  3. Haha! Mais quel mal y a t il a recycler? Surtout si les hommes concernés sont...agréables!
    Et puis, on e juge pas sur les smileys parce que ces bêtises là permettent de faire passer le ton ironique d'un message! je suis une partisane du smiley, ça évite les malentendus (la plupart du temps ) !

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  4. Lilith, je n'ai rien contre les smiley qui aident effectivement à comprendre le ton de la phrase, mais je préfère les points de suspension, plus subtils, ou encore rien. Le smiley est toléré quand il est vraiment utile !

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