dimanche 2 janvier 2011

Féminisme de comptoir

Féminisme de comptoir ou girl power bas de gamme. Cet article extrêmement mal construit est entièrement inspiré par Mathilde et Ludivine, deux amies extraordinairement bien construites…


Je viens de passer deux jours à la capitale, après 8 jours à Chiantus. Mon corps réclamait à grand cris sa dose de potins et de dépravation. Ce fut chose faite dès le soir, en compagnie de Mathilde et Ludivine. Enfin plus Ludivine que Mathilde, puisque cette dernière n’est pas passée par la case anniversaire sans verser une petite larme qui l’acheva vers 1h30.

Les anniversaires ou la nouvelle année, c’est relou niveau réflexions. Quand tu as les deux en même temps, comme Mathilde, tu es obligé de faire tout le boulot en une fois. J’ai envie de dire tant mieux, tu ne te prends la tête qu’une fois par an ; mais tu te la prends tellement que quand t’as fini de penser tu as l’impression d’avoir accouché d’un sanglier obèse par la narine et sans péridurale tellement t’es crevé.


Les réflexions portent sur plein de sujets, mais moi ce qui m’interpelle toujours beaucoup plus que le reste, c’est notre position de femme dans la société, dans nos familles et par rapport aux hommes. Je ne veux pas me transformer en féministe à deux balles, mais franchement, la pression sociale, on s’en passerait. C’est à cause d’elle que Mathilde -sublime comme toujours avec sa peau qui n’a pas l’air de savoir ce que c’est que le sébum et ses cheveux qui tombent toujours parfaitement, sa façon de se transformer en femme fatale en deux traits d’eye-liner et rouge à lèvres rouge de chez rouge- pleure. Derrière ses débordements lacrymaux, entre autres préoccupations, un mec qui l’a -encore- déçue. Un mec qui lui donne -encore- l’impression que personne ne voudra d’elle, parce qu’elle n’en vaut pas la peine. Moi, je suis une copine, mon avis compte mais ne guérit pas. J’ai beau lui dire le contraire, lui dire que ce mec est un pourri, qu’il y en a d’autres, ça rassure mais ça ne soigne pas. Donc j’espère juste qu’un jour, tout ce qu’elle lira ici fera son chemin.

L’autre soir, Ludivine a dit quelque chose qui m’a attiré l’attention : « Je n’ai pas envie d’être avec un mec uniquement parce qu’il a envie d’être avec moi. » Cette phrase m’a frappée parce qu’il y a à peine quelques semaines, j’ai dit exactement la même chose à ma mère (et certainement aussi à Lorraine. Qui n’est pas ma mère.) : plus les femmes « vieillissent », plus la pression sociale est élevée. Il arrive un moment où quand tu réponds « oui » à la question « es-tu célibataire », les regards se remplissent de pitié et de compassion parce que personne n’a voulu de toi. Tu te rends compte ? PERSONNE NE VEUT DE TOI ! T’as vraiment un problème ma pauvre… Tu finiras seule avec tes chats...

Je laisse aux autres, comme Célibataire et Stupéfiante (ne vous méprenez pas, j’aime beaucoup ce blog…), le soin de vous répéter à quel point c’est trop de la balle kikoo lol d’être célib’ parce que c’est la fête dans ta culotte et dans ta tête et puis d’abord l’amour ça fait trop bobo le cœur. On encore de vous mentir en vous disant qu’on est célibataire par choix, parce que les mecs on n’en a pas besoin. C’est pas là que je veux en venir.

J’ai récemment découvert que le « personne ne veut de toi » est un problème posé à l’envers. La vraie question, c’est : et MOI, je veux qui ? Au lieu de « qui va bien vouloir s’intéresser à moi », pensez plutôt à vous demander qui est digne d’intérêt pour vous. Combien de fois nous sommes nous lancées dans une aventure uniquement parce qu’un mec nous a dit qu’il aimerait bien sortir/coucher avec nous ? Nous sommes nous suffisamment posé la question du « Et moi, est-ce que j’ai envie d’un truc avec ce mec ? » J’aimerais tellement bannir l’idée que trouver un mec qui ait envie d’être avec nous est un privilège…

Nous passons notre enfance à regarder nos parents s’aimer ou divorcer, notre adolescence à lutter contre nos débordements hormonaux et rentrer dans la norme, nos études à entendre que nous gagnerons moins parce que nous avons un vagin, notre vie à entendre que nous sommes des trainées, que nous y arriverons moins bien, que personne ne voudra de nous si on est pas comme-ci ou comme-ça. Mathilde et Ludivine ne sont absolument pas pareilles, mais comme beaucoup de femmes de notre génération, elles sont toutes les deux passées par des phases difficiles où soit, c’est juste la vie qui suit son cours mais tu en chies. Et à chaque fois, elles ont retenu la leçon, elles se sont relevées et elles ont mûri. Elles ont des diplômes, elles mènent leurs carrières brillamment et je leur souhaite de continuer. Leur vision de l’amitié est similaire à la mienne, elles sont là pour les gens, parfois trop, elles apprennent petit à petit à ne pas être une ONG. Elles sont à l’image de ces femmes que l’on appelle « indépendantes » parce qu’elles payent leurs factures toutes seules et n’attendent pas qu’un mec pété de thunes viennent les sortir du ruisseau. Pourtant, elles continuent à trouver bizarre qu’un mec veuille les revoir, qu’un mec les trouve intelligentes, belles, élégantes, drôles et j’en passe. Et inconsciemment, elles continuent à se dire que comme ça n’arrive pas souvent, il faut saisir l’occasion.

Laissez-moi vous dire que si les mecs ne s’approchent pas plus de vous, c’est parce que les femmes comme vous sont impressionnantes. Vous envoyez du lourd, et ça fait peur. Beaucoup doivent se dire que vous n’avez pas besoin d’eux, qu’ils ne peuvent rien vous apporter. D’autres doivent certainement penser qu’ils ne seront jamais à la hauteur et que s’ils viennent vous parler vous leur répondrez fatalement que « Non merci, je ne cherche personne pour faire un remake de la Belle et la Bête, rentre chez toi moucheron. »

J’aimerais que changer de façon de penser soit aussi simple que changer une pièce défectueuse sur sa voiture. Là, on changerait la pièce et d’un seul coup, on changerait de comportement. On comprendrait tout de suite pourquoi un mec peut s’intéresser à nous, et on n’hésiterait plus à faire savoir à un mec qu’il nous intéresse, on n’attendrait plus des jours qu’un mec daigne nous rappeler. On prendrait les devant sans peur du « qu’en dira-t-on »…

Je ne vous demande pas de changer votre façon de voir les choses du jour au lendemain, ni de chopper la grosse tête. Mais juste de prendre conscience que vous êtes extraordinaires chacune à votre façon. Et le jour où vous aurez pris conscience de ça, je vous répondrai simplement qu’il était temps et que je suis fière de vous.

3 commentaires:

  1. Moi aussi j'aimerais bien que changer tous les comportements soit aussi simple que changer une pièce défectueuse sur sa voiture : ainsi on verrait arriver la paix dans le monde, les multinationales qui ne rêveraient pas d'engrosser les actionnaires mais qui pratiqueraient des prix corrects (je rappelle que le prix du Nutella a été multiplié par 2 depuis l'arrivée de l'Euro).
    Mais le monde n'est pas comme ça. C'est donc à chacun de nous, à son niveau, de changer.
    Et ton post va dans ce sens. Bravo miss Sunday.
    Et très belle année à toi.

    RépondreSupprimer
  2. pourquoi il est si difficile de laisser s'approcher l'homme qui nous veut du bien? et pourquoi on a du mal à le croire quand il nous dit ô combien nous sommes merveilleuses? Parce que oui, nous le sommes, et oui il existe de personnes qui le voient et qui aiment ça. Merci pour ce rappel!
    (et oui le nutella est devenu un produit de luxe, c'est inadmissible)

    RépondreSupprimer
  3. Bien dit!
    C'est exactement ce à quoi je pensais il y a quelques heures en refermant la porte sur mon nouvel amant ; ses compliments ont forcément un sens. Surtout si ils perdurent après la partie de jambes en l'air.
    Par ailleurs, le coup du « Je suis avec un mec que parce qu'il veut de moi", c'est pas une question d'âge. J'ai repéré pas mal d'amies qui vivent ça, à 20 ans! Je sais c'est triste.
    Sinon je connais le problème de ton amie, je suis du 10 janvier. ;)

    RépondreSupprimer