jeudi 23 septembre 2010

L'oiseau est dans la cage !

On dit souvent qu’il est facile de chopper à un mariage. En théorie, c’est vrai : les gens sont tous désespérés parce que l’un de leurs potes se marie, qu’ils sentent que le temps passe (les filles surtout) et qu’ils n’ont pas encore trouvé leur moitié. Et moi, même en étant d’un naturel optimiste, j’étais persuadée que chopper à un mariage accompagnée de mon boss, un collègue et où la majorité des invités seraient mariés ou maqués et originaires d’un pays lointain où les gens font rarement plus d’1m50 les bras levés était impossible. C’est faux.

J’ai vu Mister France (excusez du peu, c’est Mathilde qui lui a donné ce surnom…) dès son arrivée devant la mairie. Grand, teint mat, yeux verts, très intrigant, je commençais à fantasmer quand mon boss est apparu derrière moi en me lançant pour la énième fois : « Sunday, enlève ces chaussures et remets tes ballerines, j’ai l’air d’un Schtroumf ! ». Je l’ai mentalement envoyé se faire foutre en riant poliment. Et oui, mon date aujourd’hui, c’est le Schtroumf suscité, faut que je me fasse à l’idée…

Après la cérémonie, nous étions tous conviés au « vin d’honneur » * sur la place de la mairie de ce bled pourave où aucune petite barre de réseau ne passe, rendant impossible tout envoi de photos à mes autres collègues restés en ville et toute excuse bidon pour ne pas parler avec les francophones présents à l’évènement. La mariée se charge de former des « groupes de discutions », c’est très drôle à observer. Selon elle, il suffit de lancer la machine, l’alcool fait le reste. Elle s’est d’ailleurs chargé de nous montrer l’exemple, ce qui lui a permis d’oublier que le Schtroumf présent à mes côtés quand elle a lancé que « Sunday elle a déjà un prétendaaaaaant » est celui qui me donne de quoi manger tous les mois…

En arrivant au déjeuner, les gens ont mis un temps fou à descendre des voitures et prendre un verre avant de se mettre à table. Ce qui m’a donné l’occasion de parler un peu à la mariée, conversation interrompue par un vif : « Ah ! Mister France, tu connais Sunday ? C’est une très bonne amie, elle est française. Sunday, Mister France. »

EN-CHAN-TÉE !

Après s’être assuré que le Schtroumf n’était pas mon mari (j’en ris encore…), Mister France et moi entamons une conversation dont j’avoue avoir du mal à me souvenir car mon cerveau n’a pas arrêté de m’interrompre.

« J’habite pas ici, j’habite (flash de Mister France m’attrapant par la taille…). Je suis (flash de Mister France me plaquant contre un mur…) et d’ailleurs je (flash de Mister France m’arrachant mon soutif…). Et toi ? »

J’ai mangé avec le Schtroumf, le collègue et plein d’autres gens sympas. J’ai beaucoup ri, mais ça fait pas avancer mes affaires. L’heure tourne, le Schtroumf veut partir tôt, il faut agir vite. A la fin du repas, Mister France s’approche de moi pour continuer notre conversation.  Nous parlons, tout doit rester chaste, mais je pense que n’importe qui autour de nous aurait pu sentir la tension sexuelle. On en vient enfin à ma partie préférée : l’organisation.

« Et tu restes un peu par ici ?
-    Non, je repars après demain matin. A moins que je rende visite à ma famille dans le sud, auquel cas je repars mardi matin.
-    Hmmm hmm…
-    Mais si je suis dans le centre demain soir, on pourrait aller boire un verre ? »

Oui, Mister France, on pourrait aller boire un verre. Et après, je pourrais te ramener chez moi, faire voler nos vêtements et réveiller colocs, voisins et pigeons.
« Je t’envoie un message demain pour te dire ce qu’il en est ». Le rendez-vous texto est donc pris, je repars le cœur léger et la culotte trempée vers le centre.

J’attribue volontiers la palme de l’organisation à ce charmant jeune homme : un texto vendredi matin pour m’informer qu’il serait par chez moi lundi soir, et un appel samedi en fin d’après-midi pour la même chose. Lundi matin, il m’informe qu’il arrive à 21h et me demande où je veux le retrouver. Dans le mail d’instructions que je lui ai envoyé par la suite, je glisse la phrase : « Si tu es chargé, tu peux descendre à la station suivante pour laisser tes affaires chez moi, et on ira boire un verre pas loin. » Il accepte. L’oiseau est dans la cage.

Lundi soir, 21h00, je suis au summum de la hottitude. Ce mec m’a vu à un mariage, je pouvais difficilement l’accueillir en jean basket. Je suis ultra nerveuse car je n’ai vraiment pas l’habitude de voir des mecs en ville avant de les avoir vus à poil… Avant toute chose, sachant qu’il venait de passer plusieurs heures dans un train, je lui propose une douche. Qu’il accepte.

21h48, texto de Sunday à Lorraine : « OMG, il prend un douche CHEZ MOI ! »

21h49, BBM de Sunday à ses collègues filles : « Les filles, il est dans ma douche !
Collègue 1 : Vas-y !
Sunday : Pas moyen, je viens de passer 1h à me préparer…
Collègue 2 : Il est hot ?
Sunday : Trop…
Collègue 1 : Pas de douche alors ?
Collègue 2 : Vous ferez d’autres choses après…
Sunday : Oui, je me fais pas trop de souci… Il sort…
Collègue 3 : Envoie une photo !
Sunday : Pas possible, je vous laisse !
Collègue 2 : Quoi ? Pas de photo ? Moi je le ferais pour toi…
Collègue 1 : Ah ouais ? Pas moi…
Collègue 3 : On te pardonne, on sait que tu stresses…
Sunday : Vous êtes trop bonnes… »

Il est là, fraîchement douché, il sent terriblement bon et il a faim. La soirée se déroule à merveille, on rigole beaucoup. Il est très subtil dans ses insinuations, j’aime beaucoup le jeu. Je n’arrête pas de me demander s’il a organisé un plan de secours au cas où je ne le laisserais pas dormir chez moi ou si le fait qu’on allait finir au lit se voyait tellement qu’il n’en n’a même pas pris la peine… Sur le chemin du retour, entre caresses tendres et insinuations polies, nous finissons par nous embrasser. Et là, top départ, il est temps de lâcher cette tension.

Mister France est un homme très posé dans ses mouvements. Il passe de longues minutes à me toucher, m’embrasser, me parler… Je suis ravie de voir qu’il n’a pas juste l’intention de se soulager en 2 minutes. Ses gestes sont le reflet parfait de tout le jeu de la soirée. Soirée qui, avec le recul, m’a fait l’effet de longs préliminaires tellement j’avais envie de lui… J’ai trouvé plus parano que moi au niveau des capotes : il a cru bon de me demander si je n’avais jamais eu d’infections graves… Une fois la parenthèse refermée, il a repris là où il avait laissé. Le sexe était doux et violent à la fois. Il mord et caresse en même temps et prend un malin plaisir à faire monter l’intensité. Il parle cru, pénètre fort, tire les cheveux, puis se calme, change de position pour me regarder et me dire que « wha, t’es magnifique ». Son orgasme est long et intense, et la seule chose que j’espère à ce moment là, c’est qu’il ne tombe pas de sommeil et moi non plus pour pouvoir recommencer.

Que nenni. Mister France est un homme qui débriefe, mais pas dans le sens lourd du terme : il veut savoir ce que j’aime, il me raconte des anecdotes, me pose des questions, le tout avec beaucoup d’humour et d’esprit. Nous remettons le couvert, c’est plus hard, il tire plus fort, je griffe plus fort, ça parle plus cru, je crois même que je me suis fait traiter de salope et autres noms dans la bataille… Inutile de vous dire que je suis arrivée en retard au boulot le lendemain. Nous nous sommes séparés à la station de métro. Il allait faire des courses avant d’aller à l’aéroport, je partais pendre mon bus à toute vitesse, souriants tous les deux, ravis de la nuit qu’on venait de passer.

Je ne sais pas si je reverrai Mister France un jour mais je suis d’office invitée à passer un week-end chez lui. On verra si le vent me porte par là-bas, ça pourrait être sympa dans quelques mois… J’ai reçu un message pour me remercier de mon hospitalité ce matin là, il vraiment est charmant jusqu’au bout.

Le très bon sexe de la veille a fait office de crème relaxante et maquillage. Le Schtroumf lui-même m’a dit que j’avais bonne mine…


* Spéciale dédicace à Lorraine qui aime beaucoup cette expression et vient de se faire annuler son vol…

3 commentaires:

  1. J'adore, j'ai tout lu (oui, c'est moi) et devant le style inimitable, la drôlerie, je m'étonne de si peu de commentaires…
    “je repars le cœur léger et la culotte trempée“. Phrase culte. Je la fais tourner en boucle.
    La suite, vite!
    PP

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup pour les encouragements ! La suite arrive vite, promis !

    RépondreSupprimer
  3. Supeeeer! Je suis contente que tu sois tombée sur un mec aussi bien! J'en ai connu un seul de mec sexy, tendre et violent à la fois. Malheureusement il s'est avéré être du genre "enfoiré affectif" si tu vois ce que je veux dire...
    Cela dit, je me permets un plan nostalgie, mon premier petit copain, je l'ai chopé à un mariage ! j'avais 13 ans, hein! et c'était l'époque "j'te galoche toute la soirée", mais ça prouve que les mariages peuvent être utiles! ;)

    RépondreSupprimer