mardi 10 août 2010

Apologie de l'inconnu

Les parfaits inconnus nous font souvent peur. On trouve toujours toutes sortes d’excuses pour ne pas finir au lit avec eux. Alors que non, les inconnus, c’est super ! D’accord, c’est un peu léger comme argument. Prenons donc un exemple concret.

Un jour, Myriam a couché avec un gros nase, ami d’amis. Mon avis sur ce jeune homme importe peu, mais je vous le donne quand même : quel trou du cul. Je l’ai rencontré à une soirée où je n’ai pas échangé plus de trente mots avec lui tellement j’avais peur qu’à toutes mes phrases il réponde “Clair” ou “Grave” en remettant sa mèche. Mais bon, revenons à la choppe Gros Nase-Myriam.

A la base, une envie de sexe qui a commencé avec de l’alcool et s’est terminé au petit matin quand Monsieur GN lui a -attention- laissé sa carte de visite (on revient sur ce sujet quand vous voulez…). Il l’a ensuite sublimement ignorée. Elle entame donc un échange de texto auquel il répond sans grande conviction et surtout sans grande originalité, jusqu’à ce qu’elle obtienne un rendez-vous. Ils ont recouché plusieurs fois ensemble jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il ne serait ni un plan cul dans les règles de l’art, ni son mec (allez savoir pourquoi elle en avait envie…)


Alors elle a fini par s’intéresser à un autre ami d’amis, mais du même groupe. Très gentil celui là, attentionné, le genre qui envoie des textos quand il en a envie, juste parce qu’il pense à toi, exactement ce dont Myriam a besoin. Mais elle ne voulait pas en faire son mec et lui en avait envie. Compliqué tout ça… Conclusion : 2 bonnes semaines de gêne pour elle et de prises de têtes organisationnelles pour nous ses potes quand elle voulait sortir sans croiser ni Monsieur GN, ni Le Gentil.

Fin de l’exemple concret.

L’inconnu n’a pas de connexion avec votre vie quotidienne. Vous pouvez inventer votre vie aussi, ça peut être drôle. Quand l’inconnu parle de vous, c’est comme s’il ne parlait pas, puisque vous ne connaissez pas les potes avec qui il parle. Bref, je me dirige exclusivement vers des inconnus pour la sécurité qu’ils procurent. Bien sûr il existe des risques de gros con, malade mental, macho, ainsi que des risques d’appart retourné, insalubre, draps douteux… Soyons clairs : ces risques, on les prend même quand on connait la personne un minimum, même si c’est un pote de pote. Et en cas de sol croustillant, on peut toujours s’en aller en courant, ça fait toujours des histoires à raconter…

Lorraine n’est pas de cet avis. Elle me soutient qu’elle n’a jamais couché avec un inconnu complètement inconnu.

« Ah, si… Une seule fois, et j’ai eu de la chance…
- De la chance ?
- Oui, il était super sympa, grande alchimie au lit, c’était trop bien.
- C’est le seul risque pour toi quand tu couches avec un inconnu ? Qu’il soit nul au lit ? Parce que ça arrive tout le temps ça…
- Non… Si c’est un inconnu, tu sais pas si c’est un psychopathe. T’imagines, le mec il peut avoir une tronçonneuse chez lui et tout !
- Non mais Lorraine, je pense qu’un mec très bizarre au point d’avoir une tronçonneuse chez lui, tu le suis pas de toutes façons !
- Oui mais quand même, si tu le connais de nulle part… »

Que nous reste-t-il alors pour éviter la tronçonneuse ? Ramener l’inconnu chez nous me parait un bon compromis. Une fois, j’ai aussi été chez un inconnu mais accompagné de sa coloc. La coloc sympa est un bon facteur rassurant. Et si vous n’avez ni appart pour ramener l’inconnu, ni coloc rassurante, il ne vous reste plus qu’à faire confiance à votre sens commun… Ou rentrer seule.

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