Je voudrais remercier Youporn...

Le Bohémien est décidément une source intarissable de théories et citations hilarantes.

Vautré sur mon lit, il choppe un magazine féminin qui commence par Gla et qui finit par Mour, et commence à le feuilleter, puis me dit d’un air sage : « Tu vois, c’est ça la différence entre les mecs et les filles : nous on n’a pas de magazines comme ça… ». Me demandant s’il me parle de comment savoir si son t-shirt est dans la bonne teinte pour la saison, je l’engage à m’ôter ce doute affreux. « On n’a pas de magazine qui parle de sexe et qui soit pas porno à la fois. »

Je google mon cerveau et en trouve au moins 4.

« Tout ce que les mecs savent du sexe, c’est ce qu’ils voient dans les films porno. Tous les films porno sont pareil, donc tous les mecs tentent de reproduire ce qu’ils y voient.»

Double affirmation : tous les mecs baisent pareil et tous les mecs regardent les mêmes films. Donc la différence entre faire l’amour avec une personne ou une autre tiendrait essentiellement au nombre de magazines qu’aurait lu la partenaire.

« Vous les filles, vous parlez de sexe entre vous, vous en parlez même avec vos mères. Alors que nous, on est seuls avec le porno.
-    T’en parle jamais à tes potes ?
-    Pas comme vous vous en parlez, non… Jamais de détails ou de questions techniques.
-    Soit. Mais s’il y a un marché pour les magazines féminins -qui, soit dit en passant, ne parle pas exclusivement de comment faire jouir monsieur, merci-, il doit y en avoir un pour les hommes non ?
-    Bah non.
-    Ah. Donc nous on prend la peine d’étudier le pénis ET tout l’appareil sexuel féminin qui est loin d’être simple à comprendre et vous, rien ?
-    Bah non. »

Il m’explique que même pendant sa relation la plus longue (10 ans…) il n’a que peu expérimenté parce que la base des relations sexuelles est simple : cunni, pipe, pénétration, éjac faciale. On peut même régulièrement zapper le cunni, parce que c’est bien connu, les femmes crient plus fort pendant la pénétration donc c’est ce qu’elles préfèrent. Et l’éjac faciale, parce que c’est bien connu, les filles n’aiment pas ça.

J’apprends plein de choses, c’est génial. Etant trop morte de rire intérieurement pour lui rentrer dans le lard, je continue mon interrogatoire, en devinant les réponses à l’avance :

« T’as jamais vu de films porno réalisés par des femmes ?
-    Non. Mais c’est clair qu’on n’est pas excités pas les même choses…
-    Genre ?
-    Genre y’a des filles qui aiment le faire dans le noir. Mais les mecs sont beaucoup plus visuels, donc s’ils voient rien ça gâche une partie du plaisir.
-    Ah ouais, je vois… En même temps, tourner un porno dans le noir…
-    Non mais ça veut pas dire qu’on peut pas le faire, mais c’est moins sympa…
-    … Donc à chaque fois qu’on couche ensemble, t’as l’impression de refaire un porno ?
-    Bah ouais… »

Deux secondes, je reviens.

Ayé, j’ai ri.

Cette conversation a malheureusement été interrompue. Pourtant, j’ai encore plein de questions à lui poser à ce sujet. Par exemple, pourquoi, alors qu’il essaie de reproduire les pornos à l’identique, a-t-il la flemme de faire une pénétration anale ? Pourquoi, alors que les films porno insistent régulièrement sur cette partie, utilise-t-il tellement peu ses mains que j’ai parfois l’impression de coucher avec un pingouin ? Pourquoi n’a-t-il jamais de rythme, bordel ?

Je me demande souvent comment un mec aussi intéressant peut être aussi sexuellement et sentimentalement retardé. Mais Lorraine m’a maintes fois répété que ce n’est pas mon rôle de faire l’éducation sexuelle de mes plans cul. Même si dans le fond, je suis profondément altruiste et j’ai de la peine pour les autres femmes qui partagent ses nuits…

Cette conversation n’est pas terminée Bohémien, j’ai encore envie de rigoler.