mardi 10 août 2010

Etude des classes sociales

J’ai récemment fait l’expérience d’une soirée en milieu hostile : celui des très friqués hautains. Attention, je précise qu’il ne s’agit pas non plus la crème de la crème : ils ne tiennent pas le monde en laisse avec leur Amex Black. Et je précise aussi que le fait d’être hautain n’a rien à voir avec le fait d’être friqué, la preuve : il existe des non-friqués hautains. Bref, c’était une boîte pleine de mini-jupes et talons trop hauts, maquillage à la truelle et décolleté pigeonnant griffé pour les filles, mèche et chemise bleue à rayures (griffée) pour les garçons. De la house pourrie s’échappait de la porte à chaque fois qu’elle s’ouvrait pour laisser rentrer les habitués, ces VIP qui n’ont qu’à montrer leur bouille pour que le vigile les laisse passer d’un air professionnellement complice.

Comme la personne que nous accompagnions faisait partie de ces fameux habitués, nous sommes rentrés sans faire la queue sous le regard méprisant des non-habitués qui compensent leur non-habituement par une attitude hautaine puissance 15. Une fois à l’intérieur, Lorraine et moi avons vite compris que ça allait être drôle. De la mèche comme s’il en pleuvait, les mecs avaient la dalle, et nous étions si bien déguisées qu’ils nous ont tout de suite considérées comme des cibles potentielles.


 Le but de la soirée était quand même de faire la fête une dernière fois avec le VIP qui nous a fait rentrer, donc Lorraine et moi sommes restées un peu avec eux avant de partir en reconnaissance, tous radars dehors. Depuis notre table, je remarque un très grand, qui danse seul avec un ami. Rapide analyse des risques : on ne connait personne, ils ont de la thune, peu de risque de mauvaise éducation ou d’hygiène douteuse. Let’s go Lorraine, la nuit est courte ! Et moi je me lève demain, donc j’ai pas l’intention de m’éterniser.

J’approche le grand et je lui dis (attention…) « Wha, t’es grand ! » avec un sourire qui sous-entendait « J’ai rien à te dire mais j’essaye. » Il a répondu, très correct, à mes phrases banales, m’a posé des questions évidentes, j’ai gloussé comme il se doit, nous avons dansé, dansé, encore dansé, et discuté un peu.
Lorraine est partie vaquer à ses occupations. J’étais seule avec Mr. VIP et son ami, qui ne parlait pas beaucoup d’ailleurs. Premier constat : les grands BCBG ne sont pas très entreprenants, ou plutôt ils attendent que leur compagne valide le passage à l’étape suivante.

Il est 4h30, telle Cendrillon je lui annonce que je dois partir, parce que je me lève tôt demain. Lui, dépité, me demande pourquoi, comment faire pour que je reste, quelle est la marche à suivre pour passer quelques moments de plus en ma compagnie ? A cela je réponds qu’on allait trouver une solution, puisque certes je dois rentrer dormir, mais je n’ai jamais dit que je devais dormir seule. Nous écartons tout de suite l’idée de dormir chez lui puisque qu’il habite en banlieue (aaaahhhhh quelle horreur !) et l’idée de le ramener chez moi ne me fais pas fantasmer. Il me dit qu’on trouvera certainement un endroit pas loin de chez moi. Un endroit ? Un bar ? Non, un hôtel. Oh… Ca c’est drôle, c’est la première fois que sortant en centre ville et habitant en centre ville, je me vois proposer une nuit dans un hôtel !

Nous partons vers sa voiture. Mr. VIP est sobre, pas de problème de bande mou en perspective donc, ça me rassure… Sur le chemin, il passe en revue les « endroits » qu’il pourrait connaître. Apparemment, le mot hôtel est vulgaire, je me demande s’il appellera sa bite « son amie » ou s’il dira « faire l’amour » au lieu de « baiser ». Je finis par lui dire qu’à cette heure-ci, on ne trouvera que des hôtels glauques et qu’on n’a qu’à aller chez moi, parce que l’heure tourne, j’ai besoin de sommeil et quoi qu’il arrive je le vire à 11h.

Force est de constater que Mr. VIP n’est pas un mauvais garçon. Il passe beaucoup de temps à embrasser, il est extrêmement doux et prend son temps. Absence d’alcool ou habitude ? Est-ce que tous les VIP sont comme ça ? Il semble aussi très sérieux au lit. Pas sérieux dans le sens où il passe un examen mais plutôt concentré. Pas de blagounettes, tout est précis mais spontané à la fois. Les compliments sont très propres aussi, autour de mes yeux surtout, rien sur mon cul, mes seins, pas de mots sales.

Puis vint cette phrase magique post éjaculation. Alors qu’il enlevait la capote et pour justifier qu’il prenne autant de temps, il m’a dit qu’il ne « voudrait pas tâcher mes draps ». Est-ce parce qu’il a remarqué que dans la plèbe, on n’a pas de femme de ménage ? Tant d’éducation me perturbe…

A 11h, on se lève. Très discrètement, il se rhabille, on discute un peu, il prend mon numéro. Il s’inquiète pour ma santé, car je n’ai pas dormi beaucoup et qu’une longue journée m’attend. Tout est très doux et calme, c’est très appréciable, ça change.

A garder sous le coude pour les soirs où -ça arrive- j’aurais envie qu’on s’occupe de moi comme une princesse.

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